Regarde avec estonnement
L’amas prodigieux des ondes escoulées.Le Dieu du liquide Element
Semble avoir fait passer ses flots dans ces Vallées.
Deux Fleuves couronnez de Joncs et de Roseaux,
Ont soin d’attendre les Ruisseaux
Qui sortent de ce vert Boccage,
Et sont assis sur leur passage.
Avec un doux plaisir, ces venerables Dieux
Reçoivent les eaux qui descendent,
Pour grossir le tribut qu’ils rendent
A la nouvelle Mer qui se forme en ces lieux.
Cette onde, en jaillissant d’un mouvement rapide,
Forme une Colonne liquideQui jusques dans le Ciel s’esleve avec fierté ;
Contre son poids elle dispute,
Sans cesse elle remonte et repare sa chute,
Et son debris lui sert de nouvelle beauté.
Marchons, esloignons nous de ce bois frais et sombre,
Un jour tu reviendras le voir plus a loisir : Pour y resver avec plaisir
On y trouve tousjours du silence et de l’ombre.
Les Vents impetueux vont plus loin murmurer ;
Le seul Zephire a l’avantageDe s’y faire un secret passage ;
Le grand jour n’ose y penetrer ;
L’importune chaleur n’y peut jamais entrer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire