Nicole
Héloïse
De Nymphe porte-fleche errante par les bois,
De Diane chassante ainsi comme autres fois
Elle avoit fait aux cerfs une ordinaire guerre,
Voyez qui tient l’espieu ou eschauffe l’enferre,
Mon aveugle fureur, voyez qui sont ces doigtz
D’albastre ensanglantés, marquez bien le carquois,
L’arc & le dard meurtrier, & le coup qui m’aterre,
Ce maintien chaste & brave un cheminer accord :
Vous diriez à son pas, à sa fuitte, à son port,
A la face, à l’habit, au croissant qu’elle porte,
A son œil qui domptant est toujours indompté,
A sa beauté severe, à sa douce beauté
Que Diane me tuë, & qu’elle n’est pas morte.
LE PRIMTEMS
DU
SIEUR D’AUBIGNÉ
PREMIER LIVRE
HECATOMBE A DIANE.
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